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Une église pour être l’Église

A l’occasion de la rénovation de l’église paroissiale de Matran, l’abbé François-Xavier Amherdt rappelle le sens de l’église édifice qui nourrit et engage le peuple de Dieu.

PAR L’ABBÉ FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT, CURÉ DE SAVIÈSE | PHOTOS : SITE INTERNET UP

Si nous restaurons notre église, si nous invitons notre évêque à fêter solennellement sa réouverture, c’est que le bâtiment, écrit avec « é » minuscule, revêt une haute valeur symbolique et donc réelle.
Pourquoi faisons-nous silence quand nous pénétrons dans un sanctuaire ? Parce que quelqu’un nous y attend. La petite lampe éternelle à côté du tabernacle nous le rappelle : le Christ est substantiellement présent « en personne » avec son corps. Il précède notre prière, il préside à nos liturgies. Il nous ouvre les bras pour que nous nous reposions sur son Sacré Cœur. Il est toujours à notre disposition, jour et nuit. Il vient nous offrir sa Parole et son Pain, son Esprit et sa consolation.

Car l’église sert à l’Eglise, peuple de Dieu, écrite avec une majuscule. Le terme même vient du grec ekkalein, « appeler hors » du monde. L’Eglise est l’assemblée que le Seigneur convoque et nourrit. Les cloches le signifient : nous sommes invités. Venez, maintenant tout est prêt pour le banquet de l’eucharistie, pour la joie des baptêmes et des confirmations, pour la grâce du pardon et de l’onction, pour l’espérance des funérailles, pour la prière communautaire. Venons nombreux, ne déchirons pas le manteau du Christ en ne nous réunissant pas !

L’église édifice n’existe que si nous y apportons toutes et tous notre pierre vivante. Elle ne respire que si l’Esprit circule entre les fidèles, les curieux, les touristes de passage, les sceptiques, qui y font une halte ou viennent y puiser à la source de la vie trinitaire. Et après avoir loué ensemble le Dieu trois fois saint, nous sommes envoyés annoncer l’Evangile aux quatre coins de notre paroisse, de notre unité pastorale, de nos communes et de nos villages, en disciples-missionnaires. Le pape François nous presse d’entrer dans notre belle église, puis de « sortir » partager ce que nous y aurons reçu et vécu. Notre Dame de la Brillaz et saint Julien nous y encouragent. Ils nous accordent leur secours reçu à l’intérieur, pour que nous le répandions abondamment à l’extérieur.

Que serait une cité sans son clocher ? Avec cette restauration, nous remettons « l’église au milieu du village » pour encore mieux être et faire Eglise ! Redécouvrons en détail toutes les richesses de la maison du Père pour nous en imprégner. Soyons-en fiers. Elle nous est transmise par celles et ceux qui nous ont précédés, en un noble acte de tradition (du latin tradere, « passer plus loin »). Et sachons remercier ceux qui ont commandité, accompagné et réalisé les travaux, comme on le faisait autrefois pour les bâtisseurs de cathédrales.

Les sept églises paroissiales de l’UP