Jacques Doutaz a été ordonné prêtre, dimanche 30 juin en l'église du Christ-Roi à Fribourg. Il célébrera sa première messe solennelle le dimanche 7 juillet à 10h à Avry-devant-Pont.
Jacques Doutaz a grandi à Avry-devant-Pont où il a suivi l’école primaire, puis il a étudié à l’école secondaire et au Collège du Sud à Bulle. Il a une sœur aînée. Pour le Gruyérien l’appel du Christ est mystérieux. Il est vrai qu’il n’y a répondu qu’à l’âge de 37 ans. «Je suis une vocation tardive. Je dois être un peu dur de la feuille», relève-t-il avec humour. «A l’âge de quinze ans, j’ai participé dans le cadre de l’aumônerie du CO à un week-end de Pentecôte au Simplon. A la suite de ce temps fort, la foi a pris pour moi une dimension plus personnelle.» Après la maturité, n’ayant pas de confirmation claire de sa vocation, il part étudier à l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ). Il y obtient un diplôme d’ingénieur forestier. « Après ma formation, les postes se sont enchaînés rapidement. J’ai notamment été enseignant en sylviculture pour les futurs gardes forestiers. » Pendant douze ans, il exerce un métier qui le passionne. En 2016, il revient dans sa verte Gruyère pour travailler au Service cantonal des forêts.
Au printemps 2017, il vit le triduum pascal à l’abbaye d’Hauterive. «Tout à coup durant une homélie, celle du Jeudi saint, une phrase m’a retournée. Cela m’a fait le même effet que 22 ans auparavant au Simplon. J’ai su que le Christ m’invitait à le suivre. » A première vue, cet appel n’intervient pas au moment le plus favorable. «Je venais de reprendre un poste avec de belles perspectives. Je n’avais en soi aucune raison logique de changer de voie. »
Jacques avoue avoir pesté intérieurement pour la forme, mais l’appel du Christ était clair. À partir du moment où il décide d’y répondre, les choses s’enchaînent rapidement. Il entre en année de discernement à l’automne 2017, puis poursuit sa formation au séminaire et à l’université. Il a terminé ses études de théologie en juin 2023. «En apparence ma décision peut paraître soudaine, mais il faut dire que j’avais eu un long temps de maturation, peut-être pas toujours consciente.»
Un changement radical pour suivre l’appel du Christ nous apprend à lâcher prise, estime Jacques. «En effet avant de rentrer au séminaire, j’avais, comme on disait à l’époque, une situation: un emploi , quelques responsabilités, un appartement, une autonomie financière et tout à coup je suis redevenu un étudiant astreint à la vie communautaire et n’ayant plus qu’une chambre pour vivre.» Il relève qu’une des grandes richesses du séminaire est le fait de côtoyer des personnes aux parcours de vie très différents.
Jacques a abandonné un métier qu’il appréciait. «Je ne l’ai pas fait par ras-le-bol. C’est un vrai choix que je fais avec joie et conviction. J’aimais beaucoup ce que je faisais. Malgré tout l’appel à la prêtrise était suffisamment présent pour que je ne puisse pas éluder cette question. Si j’avais eu l’impression de fuir quelque chose, je ne me serais jamais lancé. » Pour Jacques, le sacerdoce est une belle voie, malgré les difficultés. «Je n’y vais pas de manière naïve, je me rends compte des attentes légitimes qu’ont les gens.»
Jacques est depuis septembre 2023, en stage au sein de l’UP Décanat de Fribourg. Il compte sur notre prière pour l’accompagner dans son chemin à la suite du Christ.