Publié le 28 décembre 2023
Micheline Fischer est responsable de la pastorale des aînés depuis septembre 2020. Ce ministère fait partie de la pastorale des couples et des familles des paroisses catholiques du décanat de Fribourg. Elle nous livre ici un précieux témoignage sur le sens de son engagement.
Différentes activités sont proposées afin d’offrir aux aînés des moments de « vivre ensemble » et de « prier ensemble » avec une attention toute particulière portée sur leurs attentes et besoins. En effet, les défis de l’avancée en âge impliquent des aspects de santé, de mobilité tout autant que de relations sociales. Créer et préserver les liens à cette période de la vie est pour moi un enjeu essentiel.
Lorsque je pense à la reprise des activités paroissiales après la Covid (sans masques ni contrôles), je suis émue. Les aînés étaient tellement en joie de se retrouver « comme avant… » ! C’était comme si un souffle nouveau se répandait sur tous les membres réunis. Les retrouvailles ont été empreintes de douceur, de bienveillance, d’échanges, de sourires, de petits gestes chaleureux bien qu’encore timides. C’est à cette occasion que j’ai pleinement saisi le sens de ma mission : organiser des rencontres pour les aînés comme la fête de la Saint-Nicolas, Noël, les rencontres spirituelles, le pèlerinage et les rencontres lotos, c’est vivre ensemble la fraternité en Christ.
Ma vocation consiste aussi à visiter des paroissiens malades, accidentés ou isolés, à leur domicile ou à l’hôpital. Je suis à leur service afin d’apporter la communion ou juste pour une simple visite. Je suis aussi disponible pour prendre des nouvelles de la personne et discuter au téléphone. Ces visites et ces appels permettent au convalescent de garder un lien avec sa paroisse. Une fois rétabli, celui-ci peut reprendre le cours de sa vie, renouer avec la communauté, les activités et les rencontres proposées par la pastorale des aînés.
Au fond d’elle, la personne sait ce qu’elle veut en fonction de son état physique, sa santé, ses valeurs humaines, sa spiritualité ou encore sa vie quotidienne. D’ailleurs, il n’y a pas que la douleur physique : la souffrance possède une dimension plus large telle que la solitude, la perte d’un ou d’une conjointe ou le cercle d’amis qui s’étiole…
Je constate chez celles et ceux que j’accompagne une grande capacité à relativiser, avec une forte envie de faire confiance à la vie. Certains ont acquis une aptitude à accueillir ce qu’ils sont, ce qu’ils ont et une foi profonde les habite. Parfois, j’entends les blessures cachées et l’irritabilité. Je suis à l’écoute des joies et des épreuves vécues. Je ne peux pas résoudre les peines mais peux accompagner en Christ. Il s’agit de maintenir le lien pour parcourir ensemble un bout de chemin.
Cet engagement m’apporte une grande joie grâce au partage et au regard fraternel. Je suis admirative de la force qui émane des personnes âgées, malgré leur vulnérabilité. C’est un précieux témoignage de la nature humaine et de notre condition. Avec eux, j’apprends la tempérance, l’humilité et je me sens reconnaissante d’être proche de tant de vies si précieuses !
Enfin, je profite de ces lignes pour exprimer ma gratitude aux personnes et aux aînés (ils se reconnaîtront) qui soutiennent le bon déroulement des rencontres. Ceux-ci donnent généreusement de leur temps et arborent sourire et bonne humeur dans la réalisation des diverses tâches.
En parlant d’aide et de bénévoles, c’est toujours un grand plaisir d’accueillir de nouvelles personnes. Elles seront formées et accompagnées dans le domaine de la pastorale qui les intéresse ou pour les activités où elles se sentent le plus à l’aise : préparation des rencontres, des fêtes de fin d’année, accompagnement des personnes lors du pèlerinage ou visite de malades à domicile.
PAR MICHELINE FISCHER | PHOTOS : PIXABAY
L’Essentiel des paroisses du décanat de Fribourg – janvier-février 2024
