Un audioguide pour la chapelle de Montban
L’Association des Amis de la Chapelle de Montban, fondée en 2015, a travaillé activement à la récolte de fonds pour la restauration de ce lieu précieux pour les habitants de la région.
Publié le 26 janvier 2024
Nous voici arrivés au terme de ce parcours historique sur les paroisses de notre décanat. L’histoire de la paroisse Saint-Laurent à Givisiez nous permet de boucler la boucle. Après une série de paroisses récentes, place dans cet article à une paroisse dont les origines remontent très loin dans le temps.
PAR SÉBASTIEN DEMICHEL | PHOTOS : DR
L’existence d’une paroisse à Givisiez est très ancienne, peut-être même antérieure à la fondation de Fribourg. L’église paroissiale serait issue d’une église servant de lieu de culte privé pour la famille d’Englisberg. On suppose en outre que Givisiez a d’abord fait partie du décanat de Belfaux et qu’elle s’en serait détachée au milieu du XIIe siècle, époque de la fondation de Fribourg.
La première mention certaine de la paroisse de Givisiez remonte à l’année 1228 où elle est citée parmi les 16 paroisses du décanat de Fribourg. Nous disposons de très peu d’informations sur les premiers siècles d’existence de la paroisse. En 1417, un rapport d’une visite de délégués épiscopaux demande à la paroisse de retrouver certaines pièces de son mobilier liturgique sous peine d’excommunication. La première église avait sans doute la taille d’une chapelle et était déjà consacrée à saint Laurent. Au XVIIe et au début du XVIIIe siècles, cette église était en mauvais état et des réparations urgentes étaient nécessaires.
L’église actuelle
À la fin des années 1760, l’église est reconstruite par l’architecte Johann Paulus Nader, le maçon Jacob Jungo et le charpentier Joseph Zumwald. En 1772, le gros oeuvre est achevé, mais il manque encore le maître-autel, érigé peu après. Le 9 novembre 1777, la consécration à saint Laurent est renouvelée. Après une première restauration en 1876, des changements architecturaux majeurs se produisent en 1936. L’architecte Albert Cuony crée une nouvelle tribune et une façade portique. Il prolonge en outre la nef d’environ un tiers de sa longueur.
La fin du XXe siècle voit se dérouler d’importants travaux relatifs à la cure et au centre paroissial. L’ancienne cure (datant du XVIe siècle, mais reconstruite à la suite d’un incendie en 1729) est rénovée en 1992/3. Les architectes rapportent les travaux réalisés : « L’ancienne cure a fait l’objet d’une analyse historique très approfondie dans le but d’orienter les interventions de sa mise en valeur dans le respect de sa substance originelle. Elle forme, avec son jardin et les murs de soutien qui l’enserrent, un îlot préservé à l’usage de la paroisse abritant également deux logements accessibles directement de l’extérieur. »
En 1993, après huit ans d’efforts soutenus, le nouveau centre paroissial est inauguré et béni par Mgr Pierre Mamie. Le Père Michel Favre, curé de la paroisse à cette époque, souligne l’ambition de ce nouvel écrin : « Voici ce que nous voulons qu’il soit : la maison du pauvre – la maison de Dieu – la maison de la Miséricorde – la maison du pain – la maison de la pêcherie. »
Le mobilier intérieur
Le maître-autel dans le choeur de l’église est dédié à saint Laurent, comme en témoigne le tableau du martyre de saint Laurent par Joseph Sautter l’Ancien (1774). De part et d’autre, les deux autels latéraux sont ornés de plusieurs statues : saint Michel archange entre saint Philippe et sainte Anne à gauche ; la Vierge entre saint Sylvestre et saint Antoine l’Ermite à droite. À l’arrière de l’église, on découvre derrière une grille une belle Pietà attribuée à Hans Geiler et réalisée au début du XVe siècle.
La nef est agrémentée de tableaux du XVIIe siècle et d’un Christ en croix du début du XVIIIe siècle. Entre les années 1950 et 1980 sont installées 17 verrières réalisées par Bernard Schorderet, évoluant du figuratif vers le non figuratif. Un détail de la décoration intérieure de l’église rappelle l’importance de la famille d’Affry dans l’histoire de Givisiez : les bénitiers en marbre sont aux armes de cette illustre famille. L’artiste Adèle d’Affry, connue sous le pseudonyme Marcello, est d’ailleurs enterrée à proximité de l’église. Une de ses oeuvres, un Ecce homo, décore la chapelle mortuaire.
La chapelle Notre-Dame de la Faye
La paroisse Saint-Laurent possède enfin une petite chapelle à l’ouest du Bois de la Faye. Bâtie en 1875 à l’endroit où des fidèles vénéraient la Vierge sur le tronc d’un vieux chêne, la chapelle s’est rapidement dotée d’une statue représentant la Vierge Immaculée. En 1941, un homme s’est emparé de la statue et l’a brisée en morceaux. Une nouvelle statue a alors été installée, remplacée en 1995. Entre-temps, la chapelle avait été restaurée. Lieu de pèlerinage, la chapelle de la Faye accueille durant l’été les fidèles qui désirent réciter le chapelet à l’écart des distractions urbaines.
Bibliographie
Lenweiter, Jules ; Favre, Michel, Le manuel du pèlerin : Notre-Dame de la Faye, Granges-Paccot, Givisiez, Paroisse de Givisiez et Granges-Paccot, 1998.
Paroisse de Givisiez/Granges-Paccot, La paroisse de Givisiez Granges-Paccot se présente à vous, Givisiez, Paroisse de Givisiez et Granges-Paccot, 1990.
Paroisse de Givisiez/Granges-Paccot, Nouveau centre paroissial et rénovation de la cure, Givisiez, Paroisse de Givisiez et Granges-Paccot, 1993.
Société d’histoire de l’art en Suisse, Guide artistique de la Suisse, tome 4b : Fribourg, pp. 253-254.