Fils de Vatican II
60 ans du Concile. L’abbé Claude Ducarroz était séminariste dans les années soixante. Il a vécu la préparation et la célébration de Vatican II de l’intérieur et nous raconte cette page de l’Église.
Publié le 16 juin 2020
Le 11 mars l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifiait la COVID-19 comme une pandémie. Comment cette crise a-t-elle changé notre manière de vivre et notre relation à Dieu et aux autres? Témoignage de Xavier Delpouve, 62 ans, assistant pastoral et aumônier d'EMS
Sur le plan de la mission en EMS, après quelques appréhensions (crainte de contaminer les autres, d’être distrait face aux mesures sanitaires à respecter, de contaminer ma famille) et le désir de ne pas faillir à mes engagements (étant potentiellement personne à risque), la petite phrase qui met en route : « Pour les résidents, vous (l’aumônier) êtes l’air frais, la bouffée d’oxygène qui leur permet de tenir le coup dans ces moments de turbulence. » La difficulté c’est aussi de voir toute une planification jusqu’à l’été, anéantie !
Personnellement la lecture quotidienne de textes bibliques a permis de mettre du sens et de garder le cap de l’espérance. Un temps favorable pour approfondir davantage le sens de l’existence, de la fragilité de la vie.
D’abord un petit équipement impératif : un masque, un petit flacon de produit désinfectant.Des gestes pour se saluer, garder la distance. Assez drôle et cocasse de se saluer dans l’EMS, avec le coude, entre personnes âgées et personnel.
La planification des messes et célébrations de la Parole totalement remise en question sans avoir de date à annoncer pour la reprise.
Par contre, selon le temps liturgique, un petit décor changeait chaque semaine au pied de l’autel : Texte, reproductions de scènes bibliques : (Pâques, Ascension, Pentecôte) avec à disposition une lecture, une prière (à Saint Roch, à Marie).
Pour les funérailles, pas si évident, visite des familles à la cure plutôt qu’à domicile, lieu de la cérémonie changé, parfois dans la chapelle ardente.
Confiance a été le maître mot ! Être davantage « reflets » de l’Amour du Christ, car c’est bien lui qui m’envoie en mission et s’il le fait c’est qu’il sait très bien qu’il peut compter sur moi et que je peux accomplir ce qu’il me demande. Donc, en fin de compte, il s’agit de se mettre en route, et de faire preuve de présence, d’humilité, de patience, dans l’accompagnement des personnes âgées ou des familles touchées par le deuil.
La prière a été le moteur pour tenir le choc ! Rendre grâce pour la vie au Créateur avec des espaces plus fréquents au cœur même de la nature.
Maintenir le lien social avec des personnes fragiles : mise en place d’une ligne téléphonique « Ecoute Solidarité Confiance » pour les personnes seules.
Action commune entre « Caritas Veveyse », « Café solidaire Veveyse » et « les scouts de la Veveyse : envoyer une carte pour la fête de Pâques, à tous les résidents et au personnel des 2 EMS de notre district. Démarche particulièrement appréciée.